Sélectionner une page

Bilans et rapports d’activités

Indicateurs chiffrés des activités de LMA-Madagascar

 

2002 : Création de l’association en France
2005 : Création de l’association à Madagascar
2006 : 60 enfants scolarisés dans une maison, : 2 classes, 7 employés
2007 : Installation à Talakimaso : Début des activités agricoles et construction du 1° bâtiment scolaire : 4 classes
2009 : Construction du 2° bâtiment scolaire : 7 classes, 168 élèves
2010 : Ouverture du collège (classe de 6°). Achat d’un bus
2013 : Toutes les classes du collège sont créées
2015 : Construction d’une maison solidaire (pour 1 famille) et début de construction d’un 3° bâtiment
2019 : Fermeture des classes du collège. Rénovation d’une maison. Installation de panneaux solaires. Ébauche du projet d’adduction d’eau
2020 : Achat d’un nouveau bus. Mise en forme technique du projet d’adduction d’eau
2021 : Transfert du titre de propriétés des terrains à l’association LMA. Amélioration du repas des enfants. Recherche de financements pour le projet eau
2022 : 20 ans d’existence de l’association. Mise en place de formations professionnelles pour les jeunes. Inauguration d’un nouveau bâtiment.
Finalisation du financement du projet eau.
2023 : Recrutement d’un directeur pédagogique et introduction de nouvelles méthodes d’enseignement. Mise en place d’une initiation à l’agriculture pour tous. Démarrage des travaux du projet eau.

RESSOURCES

La Maison d’Aïna tire l’essentiel de ses ressources de donateurs et parrains, en France et à Madagascar. A Madagascar, des  « ​Teambuilding » pour des entreprises sont régulièrement organisés sur le site, ce qui contribue également au fonctionnement.

Pour l’Association LMA-France :

L’association LMA-France travaille en étroite collaboration avec LMA-Madagascar. Elle est force de proposition pour initier des projets sur place, pour les enfants, comme l’amélioration des repas de cantine, le suivi de l’hygiène, des sorties scolaires, le recrutement de personnel supplémentaire, des actions de soutien scolaire, le suivi social des familles, etc. LMA-France est également à l’origine d’un projet d’adduction d’eau, en cours de réalisation en 2024. Chaque année, elle mène une collecte de fonds à l’occasion de Noël, ce qui lui permet d’offrir aux enfants un cadeau individuel et aux familles un panier de provisions alimentaires.

RAPPORTS D’ACTIVITÉ

Sur les dernières années, les temps forts de la vie de l’association se résument comme suit :

2023

2023 a été l’année du projet Eau pour LMA-France et LMA-Madagascar. Porté à bout de bras depuis près de 4 ans, ce projet a connu de nombreux rebondissements et a dû surmonter d’innombrables difficultés. Celles-ci ont été de divers ordres : passage de la Régie des Eaux du Pays d’Aix, le plus important donateur de LMA-France, sous la tutelle de la Métropole, et retard du vote du budget promis. Inflation galopante à Madagascar et dépréciation de l’ariary, sa monnaie, qui a nécessité une révision à la hausse des subventionnements et, par-là, la recherche de financements complémentaires. Lorsque tous les voyants ont été enfin au vert et que tous les financements ont été bouclés, de nouveaux problèmes ont surgi là où personne ne les attendait : A Madagascar même. En effet, le propriétaire de l’un des deux terrains impactés par le projet, et lié par une convention à LMA et Solidarité Eau Sud, est décédé entre-temps. Ses héritiers n’ayant pas été mis au courant de ses engagements ont refusé de signer la convention de partenariat les liant à celui-ci. Il y a eu des mois extrêmement éprouvants, faits de va-et-vient et de discussions incessantes, de coups de fils entre la France et Madagascar, de rendez-vous et de déplacements, de prises de tête avec le représentant de la famille du défunt qui ne cessait de souffler le chaud et le froid ayant bien compris les enjeux et les bénéfices qu’il pouvait en tirer, d’interventions des autorités locales en appui des demandes de LMA… Pour finir, et sortir de cette situation de blocage, LMA-France a proposé d’acheter la partie du terrain où se trouve la source qui devait être captée, ce que les héritiers ont accepté après avoir voulu en demander un prix largement surévalué. Mais à quelque chose malheur est bon puisque, grâce à cet achat imprévu, LMA dispose désormais d’une rizière qu’elle cultive et dont la récolte servira à nourrir les enfants à la cantine. Les travaux ont enfin pu commencer à l’automne, pour une inauguration prévue au printemps 2024. Ils ont monopolisé tout le personnel de LMA et les familles qui ont contribué aux travaux, aux côtés des entreprises malgaches pressenties pour mener le chantier à son terme.
La Maison d’Aïna remercie tous ses généreux donateurs qui permettent à ce rêve de se réaliser et d’améliorer grandement les conditions d’hygiène et de vie des enfants et de toute l’équipe sur place, sans compter tous les habitants des alentours qui pourront bénéficier de ses infrastructures :
          1. Solidarité Eau Sud, sans lequel ce projet n’aurait jamais pu voir le jour (Solidarité Eau Sud Nouvelle Feuille de route et Solidarité Eau Sud Mise en œuvre du projet)
          2. La Régie des eaux du pays d’Aix notre principal donateur (Régie des Eaux du Pays d’Aix Projet à Madagascar)
          3. La Mairie d’Aix-en-Provence (Mairie d’Aix-en-Provence)
          4. La Société du Canal de Provence (Post de la Société du Canal de Provence)
          5. L’entreprise My American Market (My American Market)
          6. Et tous les généreux donateurs de La Maison d’Aïna, parrains, marraines, membres bienfaiteurs, amis et inconnus qui ont répondu à notre appel de fonds

Cette année a été aussi celle des recrutements avec l’embauche d’un directeur pédagogique chargé d’insuffler de nouvelles méthodes de transmission aux enseignants de LMA et de soutenir tous les enfants de l’association dans leurs difficultés scolaires. M. Fabrice-Albert a ainsi introduit l’apprentissage par le chant et l’éveil musical afin que chacun puisse mémoriser, dans la joie, plus facilement ses leçons (Voir : Nos vidéos), et la méthode « brief-debrief » qui consiste à expliquer en amont l’intérêt de ce qui va être étudié et ce qui va l’être, puis, à s’assurer après chaque cours de ce qui a été compris et intégré par les enfants. L’équipe pédagogique est désormais mieux encadrée et des séances régulières de travail permettent des échanges enrichissants et à chacun de se sentir soutenu dans les difficultés qu’il rencontre.

Sous la supervision de l’équipe enseignante, les mesures d’hygiène ont été renforcées à l’école afin que les enfants suivis par l’association apprennent toujours davantage à prendre soin d’eux. Désormais, le brossage des dents se fait de façon systématique et les enfants qui arrivent sales sont invités à se laver avant d’intégrer leur classe.

Le deuxième recrutement est celui d’un nouvel ingénieur agronome venu remplacer Mme Miora, la titulaire du poste, pendant son congé maternité. Uniquement en charge de l’agriculture, contrairement à Mme Miora qui avait de nombreuses casquettes, M. Jemmy qui est doté d’un master en agroécologie a largement développé la surface des terres cultivées en introduisant de nouvelles méthodes respectueuses de l’environnement : production de biofertilisants et de produits phytosanitaires naturels, développement des cultures maraîchères, production de plantes aromatiques et répulsives, production d’arbres et de plantes riches en biomasse, développement d’un système de couverture végétale, etc. Grâce à son action, le rendement des terrains agricoles de LMA a considérablement augmenté et toutes les productions viennent enrichir les repas préparés pour les enfants par une équipe de cuisine renforcée par l’embauche d’un ancien élève de LMA en remplacement de Martine, notre cuisinière de toujours décédée en mars 2023.

La feuille de route de M. Jemmy comprenant aussi la formation à l’agriculture des enfants et des collégiens de LMA, ainsi que celle des parents qui le souhaitent, celui-ci a mis en place des ateliers hebdomadaires de travail de la terre. Les enfants en apprennent ainsi les rudiments après avoir reçu un enseignement théorique et acquis les techniques nécessaires. Chaque classe cultive sa parcelle. Les primaires ont choisi de cultiver des brèdes, des courgettes, des carottes et des haricots tandis que les collégiens ont fait le choix de cultiver du manioc et des patates douces.

La formation professionnelle s’est également enrichie par l’arrivée de M. Tanjona qui encadre les ateliers de menuiserie, son champ d’activité, et de ferronnerie sous la supervision de M. Da Rola le formateur dédié de ce dernier atelier. La production progresse et nos stagiaires sont désormais en capacité de fabriquer des lits, des tables, des chaises, des bancs pour le réfectoire mais aussi une hotte pour la cuisine, des rampes d’escalier, etc.

Une équipe de stagiaires en travail social est venue, enfin, partager pendant deux mois le travail de Miarivola, notre responsable du volet social, et la seconder dans toutes ses tâches. Sa présence a été l’occasion pour nos collégiens d’être sensibilisés, au cours d’ateliers dédiés, à toutes les questions de prévention, de sexualité, de mariages précoces, de conduites à risques, d’addiction, etc. Toutes ces questions tiennent particulièrement à cœur au CA de LMA-France très conscient de la nécessité d’informer les adolescents sur toutes ces questions qui ne sont pas abordées dans leurs familles.

Les vacances scolaires ont été l’occasion d’organiser des sorties scolaires à visée ludique et pédagogique pour tous les enfants suivis par La Maison d’Aïna. Si les primaires ont été visiter une ferme aux crocodiles, Croc Farm, puis un magnifique parc zoologique et botanique avant de terminer la journée dans un parc d’attraction, les collégiens ont été emmenés à Tanà, la capitale. Répartis en 9 groupes de 4 adolescents d’âges différents, et accompagnés d’un adulte, ils ont visité des entreprises dans la zone commerciale et industrielle. Les entreprises visitées étaient très diverses : salon de coiffure et d’esthétique, usine Talia de mouchoirs jetables, Propain, une boulangerie industrielle, Taf, une entreprise de thé, café et épices, un hypermarché, Jumbo, une concession automobile, un magasin de prêt-à-porter… Ils ont pu découvrir, à cette occasion, l’univers de l’entreprise, avec ses impératifs propres en matière d’hygiène, de sécurité, de process, de rangement. Ce temps pédagogique avait pour but de leur faire découvrir un autre univers professionnel que celui qu’ils connaissent – aucune entreprise de cette taille n’est installée dans leur ville – et de leur « ouvrir les yeux » sur des métiers et des lieux inconnus. Après ses visites, ils se sont retrouvés, avec des danseurs professionnels, pour un « atelier danse » avant de finir leur journée en beauté dans une pizzeria. Pour la grande majorité d’entre eux, manger une pizza était une première.

Les lycéens n’ont pas été oubliés non plus.  Les 28-29 juillet, ils ont eu droit à deux jours de découvertes : 12 lycéens encadrés par 12 jeunes ou adultes encadrants, se sont rendus à Antsirabe, à 75km d’Ambatolampy, où ils ont découvert l’usine Socota, une grande usine textile employant 6 000 employés. Tous les métiers du fil, tissage, coloration, impression, confection, leur ont été ainsi présentés. De là, ils ont pu faire, pour certains d’entre eux, un tour à cheval, avant de rejoindre l’entreprise Socolait, de fabrication de produits laitiers divers, en respectant des normes d’hygiène drastiques. Hébergés en dortoirs au centre Lovasoa, centre de la mission norvégienne qui a contribué à bâtir la ville d’Antsirabe au 18ème siècle, ils ont pu en visiter le musée sur la vie quotidienne de l’époque qui leur a apporté une connaissance supplémentaire sur l’histoire de leur région. Le lendemain, ils ont été emmenés au lac Andraikiba, un magnifique endroit naturel près d’Antsirabé. Ancien lieu de villégiature (début 20ème siècle), ce lieu en déclin est en cours de reboisement. Le séjour s’est terminé par la visite des pépinières d’Ambatolahy sur 3 hectares de jardins magnifiques.

2022

2022 a été une année compliquée partout dans le monde et Madagascar n’y a fait pas exception.
Du 22 janvier au 8 mars, tout d’abord, cinq phénomènes tropicaux ont frappé l’île (dont les cyclones Ana et Batsiraï et la tempête tropicale Dumako). Depuis plus de 25 ans, Madagascar n’avait pas été touché par autant de cyclones en si peu de temps. La tempête tropicale Ania a causé d’importantes inondations notamment à Tanà où des milliers de personnes ont dû être évacuées. Des maisons ont été inondées et détruites, des routes coupées et il a été très difficile de circuler. Plusieurs morts ont malheureusement été déplorés. A Ambatolampy, la ville la plus proche du siège de notre école, les rizières ont été inondées. LMA étant située sur une colline, aucun dégât n’a été déploré sur le site même. Les familles ont néanmoins été très éprouvées. Du fait des changements climatiques, beaucoup d’entre elles n’ont pas pu cultiver le riz à l’automne, comme cela aurait dû être le cas, et pour celles qui l’ont fait leurs récoltes ont été détruites.

Pour compléter le tableau, le COVID s’est également invité et nous avons eu plusieurs cas à déplorer au sein de nos employés, et des familles même si beaucoup ont été dans le déni de la maladie et ont rechigné à consulter un médecin, préférant recourir à la médecine traditionnelle à base de plantes et d’huiles essentielles.

Toutes ces raisons, ont conduit à l’annulation de la mission, prévue début février, de nos deux éducatrices spécialisées qui devaient passer un mois sur place et sensibiliser Miarivola, chargée à LMA-Talakimaso du volet social, aux différents aspects de leur métier. Cette décision difficile à prendre s’est imposée comme étant la plus raisonnable.

La crise sanitaire a été suivie d’une crise économique très grave qui a vu la flambée des prix des denrées alimentaires et notamment des produits de première nécessité. Déjà très touchés par les difficultés sociales, économiques et sanitaires des années précédentes, certains parents ont été contraints à sortir leurs enfants, – les filles le plus souvent – de La Maison d’Aïna. Âgées, pour les plus jeunes de 12/13 ans, celles-ci ont été placées dans des familles à Tananarive comme employées de maison, logées, nourries, avec un maigre salaire destiné à soutenir leurs familles. D’autres jeunes filles très prometteuses ayant réussi leur baccalauréat se sont mariées. Les traditions culturelles et les pressions familiales sont fortes et omniprésentes et notre association apprend à intégrer ces réalités avec beaucoup d’humilité. Jamais jusqu’ici il n’y avait eu autant de départs d’enfants.

Pour les élèves du primaire, La Maison d’Aïna a mis en place, à l’automne, un programme ludique intitulé « Prendre soin, fait du bien » qui se focalise sur l’hygiène, un point sensible pour les familles et les enfants. Pour les adolescents, il a semblé important de remettre en place des « après-midis d’ados », qui leur soient adaptés, encadrés par l’équipe pédagogique. L’objectif étant de leur faire prendre conscience qu’ils sont acteurs de leurs propres vies. Ces après-midis font désormais partie intégrante du cursus.
Tous ces changements demandent énormément d’implication et d’énergie à l’équipe pédagogique et aux responsables de la Maison d’Aïna sur place. Leur dévouement et leur détermination, pour accompagner les enfants vers un meilleur avenir, sont sans limite. Ils doivent s’adapter, sans cesse, à des conditions de travail, sociales et économiques compliquées et fluctuantes.

Du 8 au 10 août, une institutrice venue de Lille est venue partager son expérience avec nos enseignants. Elle a ainsi pu travailler, avec eux, sur les emplois du temps des différentes classes et a ciblé son action sur l’apprentissage de la langue française. L’apprentissage par le jeu a été au centre de son travail. Il a été également décidé d’insérer un rituel de français quotidien dans l’emploi du temps autour des émotions afin de permettre aux élèves d’écrire, tous les jours, en français et de s’habituer dès le début de leur scolarité à cet exercice. Cela a aussi l’avantage de leur apprendre à distinguer et exprimer leurs émotions et de permettre, aux enseignants, de mieux les comprendre et les connaître. D’allier l’apprentissage du français à une meilleure connaissance de soi et des autres.

Un programme de formation professionnelle a également démarré, cette année, à LMA. Trois espaces dédiés, respectivement, à la mécanique, à la ferronnerie et à la menuiserie ont été aménagés dans l’ancien hangar remis à neuf, à l’occasion des 20 ans de l’association. Pour permettre à des adolescents de l’association d’acquérir des habitudes de travail, des compétences techniques utiles (avec parfois, un étayage théorique rendu nécessaire), et leur transmettre des valeurs (respect, persévérance, soin), il a été décidé de leur proposer sur le site même de l’école, deux formations :

  1. Un atelier fer dirigé par M. Rolin qui connaît toutes les ficelles du métier pour y avoir fait carrière.
  2. Un atelier bois dirigé par M. Tahiry qui nous a rejoint en novembre

Ces deux ateliers sont suivis au quotidien par une douzaine d’adolescents, âgés de 14 à 20 ans. Certains ont arrêté le collège à l’été 2022, au vu de leurs difficultés, sans pouvoir accéder à un établissement de formation professionnelle, car ces derniers ne sont accessibles qu’après la classe de 3ème.
Avec persévérance, ils apprennent à utiliser le matériel et les outils spécifiques. Ils ont réalisé une table de soudure et un établi en bois, ainsi que plusieurs lits (sommiers) et un meuble à chaussure, à partir de palettes en bois, achetées par lots. Chaque jeune reçoit une indemnité mensuelle, pour l’encourager à poursuivre et pour aider sa famille.

En ce qui concerne le projet d’adduction d’eau, l’année 2022 a été décisive avec la levée des derniers obstacles et difficultés, la finalisation de l’aspect technique et, surtout, le bouclage de son financement avec des participations majeures des institutions publiques aixoises. Il est désormais entré dans la phase de finalisation avec des travaux prévus courant 2023.

2021

Le COVID persiste et signe. Madagascar en subit les conséquences de plein fouet. Antananarivo est de nouveau coupée du monde avec des frontières fermées, pendant de longs mois, rendant impossible toutes allées et venues avec Talakimaso.

LMA-France ne chôme pas. Sous l’impulsion de Noémie Cassisa du CA, la Lettre de Nouvelles subit une cure de rajeunissement et est repensée afin de mieux répondre aux attentes de ses lecteurs. Rajeunie, colorée, dotée d’un nouveau format, elle se veut l’écho de l’évolution de l’association et de la volonté du CA de toucher un plus large public. Plus thématique, centrée sur les problématiques des familles et des équipes sur place, elle laisse également la parole aux membres de l’association. Au fil des numéros, elle est agrémentée d’un dossier et d’un grand reportage sur une thématique de fond, sans oublier, bien sûr, toutes les nouvelles survenues entre-temps à Talakimaso.

Des échanges téléphoniques et Skype réguliers avec Madagascar permettent de faire le point sur les besoins et les problèmes qui se posent sur le terrain. Ils contribuent à resserrer les liens, de part et d’autre, ainsi qu’une meilleure prise en compte des réalités et du vécu de chacun.

L’équipe de LMA ayant constaté, au quotidien, l’effet négatif des carences alimentaires causes de nombreux problèmes de santé, notamment sur le plan dentaire et osseux, de retards de croissance et facteurs d’absentéisme, LMA-France décide, dès février 2021, de concentrer tous ses efforts pour qu’une alimentation plus complète, et non carencée, soit proposée aux enfants et adolescents suivis. Des aliments riches en protéines, vitamines, et calcium comme les œufs durs, les brèdes (des légumes feuilles comestibles consommés dans les pays tropicaux), des poissons séchés et des yaourts sont intégrés aux menus quotidiens, en plus de ce qui était déjà servi.

Le projet Eau se poursuit avec la phase de recherches de financement, Solidarité Eau Sud monte les dossiers complexes nécessaires et présente le projet aux Agences de l’Eau et à la Fondation Suez. Malheureusement, celui-ci n’est retenu par aucun des deux organismes sollicités du fait de l’intégration de la fonction de maraîchage non financée par les Agences de l’eau, de son faible impact sur la population environnante et parce qu’il ne prévoit pas de coopération avec des organismes locaux. SES et LMA-France ne baissent pas les bras pour autant. Ils décident de repenser, ensemble, le projet à la lumière de ces remarques. De son côté, LMA-France lance une campagne de collecte de fonds sur son site Internet et auprès de diverses associations ou organismes.

LMA-Madagascar continue à abattre un travail remarquable à Talakimaso afin de soutenir les familles et encadrer les enfants. Ceux-ci restent suivis au quotidien par les trois responsables sur place et l’équipe pédagogique qui veillent sur leur santé et leur scolarité malgré la fermeture des classes après les vacances de fin mars. Celles-ci ne sont autorisées à rouvrir que fin mai-début juin. Malgré cela, LMA enregistre 100% de réussite de ses élèves à l’examen national du CEPE qui marque la fin du cycle primaire et l’entrée en 6°, et 99% de réussite des adolescents au Bac (6 élèves sur 7) avec l’obtention d’une mention pour l’une d’entre eux. Par contre, seuls 2 élèves sur 9 réussissent leur BEPC, ce qui est bien peu.

Pour compenser une année chaotique, le gouvernement malgache avance la rentrée scolaire pour tous à début septembre. 12 nouveaux élèves rejoignent l’école de LMA. 127 enfants et leurs 83 familles sont pris en charge par l’association. Une grande nouveauté marque cette rentrée : la poursuite d’études supérieures pour 4 de nos bacheliers dans le médical, l’hôtellerie et le tourisme, les langues. C’est un vrai motif de fierté pour l’association et tellement gratifiant pour tous les efforts déployés de part et d’autre. Un 5ème, sous la pression de ses parents n’envisage pas, pour le moment, de faire des études mais une formation rapide pour obtenir un métier qui lui permette de les aider. LMA-Madagascar ne perd pas espoir pour autant de le faire changer d’avis. Toute la difficulté est de faire évoluer les mentalités et comprendre aux familles que s’engager dans des études avec le soutien des parrains et marraines et de l’association, est le gage d’un avenir meilleur pour leurs enfants et pour elles-mêmes.

La piste menant à l’école, fortement endommagée par les pluies, le ravinement et le passage de poids lourds, est entièrement rénovée par toute l’équipe de LMA mobilisée pendant deux mois et demi. Pas moins de 1 650 pierres et pavés ont été nécessaires pour la rendre à nouveau accessible.

Les travaux agricoles se poursuivent avec la mise en valeur de nouvelles parcelles et la production de lombricompostage, pour enrichir la terre, agrandir le potager et alléger les dépenses de nourriture.

La plus grande nouvelle de l’année reste néanmoins le transfert des titres de propriété des terrains sur lesquels est implantée l’école, à l’association LMA. Objet de longues discussions, négociations et démarches c’est un motif de très grande joie pour LMA-France et une excellente nouvelle pour l’association.
En effet, l’école de La Maison d’Aïna était implantée jusqu’ici sur des terrains qui avaient été offerts à Hanta Ramakavelo, par cinq donateurs malgaches, il y a 13 ans environ, pour qu’elle puisse y construire une école et installer son association. Par la suite, d’autres terrains ont été également acquis par la famille. Cette situation était problématique, à plus d’un titre, pour LMA-France qui ne pouvait contribuer en aucune façon aux travaux de construction qui y étaient menés et menaçait également la pérennité de ses actions sur place.
Ce transfert des titres, souhaité dès le départ par le nouveau CA de LMA-France, a été de fait compliqué par la situation chaotique de l’administration chargée du cadastre à Madagascar, c’est pourquoi le CA de LMA-France se réjouit d’autant plus de l’issue heureuse de toutes ces années de tractations et d’attente et remercie la famille Ramakavelo pour son implication constructive dans ces démarches.

2020

L’accent est mis sur les fondamentaux de l’association. Le Conseil d’Administration de LMA-France décide de concentrer tous ses efforts sur les enfants, l’accompagnement social des familles et sur l’école, notamment sur le primaire, en renforçant les capacités pédagogiques des enseignants et en essayant d’organiser des activités extra-scolaires pour les primaires et les collégiens. L’ouverture d’une classe préscolaire est envisagée mais pose de nombreux problèmes par manque de personnel qualifié car ce type de classes n’existe pas à Madagascar.

Les collégiens et les lycéens sont inscrits dans les établissements, publics et privés, d’Ambatolampy la ville la plus proche, et toute une organisation se met en place pour assurer les repas quotidiens de ces enfants et adolescents.

Les missions des trois responsables du site, M. Tsoa, le surveillant général responsable des parrainages, Mme Miarivola, directrice de l’école et enseignante, chargée du volet social, et Mme Miora la jeune ingénieur agronome, sont redéfinies afin de répartir leurs responsabilités de façon plus équitable et travailler sur le renforcement de leurs compétences respectives. Ce travail se concrétise grâce à la présence au sein du CA de deux éducatrices spécialisées, qui apportent sans cesse leur expertise, et de deux enseignantes qui enrichissent, à distance, l’approche de l’équipe pédagogique.

L’année est marquée par deux événements majeurs :

Un très grave accident de bus qui, par miracle, ne fait pas de morts mais détruit totalement le seul moyen de transport de l’association, pour les enfants habitant loin de Talakimaso, les repas de cantine livrés aux collégiens et lycéens, les diverses visites médicales, l’évacuation de malades et les courses alimentaires. Cet événement met l’organisation de l’association à très rude épreuve. Les enfants et les adultes doivent se rendre à l’école à pied, quelles que soient les distances à parcourir, accumulant absences et retards. Une cantine pour servir les repas des 52 collégiens et lycéens est créée à Ambatolampy, près des établissements scolaires fréquentés, et une petite cuisine est également louée dans une maison bénéficiant de toilettes et d’eau potable. Au mois de mars, et grâce à la grande générosité de SOS-Vétérinaires du Pays d’Aix, un nouveau bus est acheté mais, crise sanitaire oblige, il n’est livré qu’au mois d’août, au grand soulagement de tous.

Le second événement est bien sûr lié à la crise mondiale du Covid qui met le pays à l’arrêt. L’Etat Malgache ayant pris la décision de fermer toutes les écoles, les élèves sont renvoyés chez eux, sans date de retour. Le suivi régulier des familles est alors coordonné par la direction de La Maison d’Aïna à Antananarivo et assuré par l’équipe sur place, chargée de s’assurer de l’état de santé des enfants et de leurs familles, de leur expliquer les gestes barrières ainsi que les mesures sanitaires de précaution, et de leur distribuer des produits indispensables (nourriture, savon, paracétamol, vitamine C, ravintsara).

Ce n’est que le 22 avril qu’écoles et collèges rouvrent leurs portes mais pour les seules classes ayant un examen national à passer. Tous les enfants, collégiens et lycéens de LMA passent leurs examens avec un très bon taux de réussie eu égard aux événements. La vraie rentrée des classes a lieu fin septembre pour le primaire et fin octobre pour les collégiens et les lycéens.

La grande famille de la Maison d’Aïna s’agrandit avec l’intégration de 17 nouveaux élèves et compte désormais 125 enfants et 79 familles. Le nombre des parrains est également en progression même s’il reste encore beaucoup d’enfants non parrainés.

Le projet d’alimentation en eau du site de l’école et des habitations environnantes, porté par Solidarité Eau Sud, prend forme après la mission technique de l’été 2019 et différentes réunions techniques. Désormais finalisé et avalisé par les instances de cette association, il rentre dans la phase de recherches de financements.

 

2019

Les réformes se poursuivent même si c’est à un rythme plus lent. La Maison d’Aïna entreprend, enfin, de mieux communiquer ! Une Lettre de nouvelles destinée à rendre compte de la vie de l’association et de l’école est mise en place. Editée quatre fois par ans, c’est un vrai lien entre les adhérents, LMA-France et LMA-Madagascar. La page Facebook est réactivée et le site Internet, totalement obsolète, est complètement refondu grâce à la générosité de Studio Cassette, une agence aixoise de communication visuelle et web, qui offre gracieusement ses services à La Maison d’Aïna pour rajeunir et transformer son site web, lui faire des flyers et des cartes de visite. Cela représente des heures de travail mais les résultats sont là grâce au talent indéniable de ses concepteurs web !

De généreux donateurs permettent, de leur côté, à LMA-France de se projeter dans l’avenir et de réfléchir à l’amélioration du quotidien des familles soutenues. Leurs conditions de vie étant extrêmement rudes car celles-ci vivent sans eau, sans électricité, sans sanitaires et manquent de tout, le Conseil d’administration de LMA-France décide d’étudier la faisabilité d’un projet visant à pourvoir le site de l’école et l’habitat environnant en eau. Une association aixoise, Solidarité Eau Sud, accepte de porter son projet et envoie une mission sur place à la fin de l’été (Solidarité Eau Sud Mission exploratoire).

Parallèlement, une jeune éducatrice spécialisée française met sa vie professionnelle entre parenthèses pour offrir, bénévolement, deux mois de son temps à La Maison d’Aïna à Madagascar même. Sur place, elle a observé, noté, analysé les problématiques qui se posent et, partant de là, effectué un travail remarquable auprès des enfants, des familles et de tout le personnel.

Les résultats scolaires décevants de l’année et le peu d’engagement des enseignants du secondaire, installés dans de mauvaises habitudes, amènent les deux Conseils d’administration à repenser la scolarisation des enfants. Il est décidé de se recentrer sur le primaire et d’inscrire tous les élèves du secondaire dans les collèges et lycées de la ville d’Ambatolampy, à 6 km de l’école de la Maison d’Aïna, tout en assurant un encadrement qui continue à les maintenir en lien avec l’association et à les aider à avancer sur le chemin de leur autonomie, dans le respect des valeurs de LMA.

Sur le plan économique, un partenariat est tissé avec deux agences de tourisme solidaire qui s’engagent à reverser une partie de leurs bénéfices à La Maison d’Aïna. Une entreprise malgache, Ultramaille, créatrice et fabriquant des mailles à Madagascar depuis 1998, forme par ailleurs des parents et des jeunes de l’association à la création de chapeaux et de sacs en raphia. Le projet voit le jour à la fin de l’été et constituera une source de revenus pour les personnes qui s’y sont impliquées.

La gestion de toute la comptabilité, incluant les déclarations sociales, les fiches de paie, etc., est définitivement confiée au Cabinet comptable, libérant une part importante du temps et de l’énergie des dirigeants de La Maison d’Aïna-Madagascar, leur permettant de se recentrer sur la gestion de l’association et de tous les projets à venir car ceux-ci sont nombreux !

De belles réalisations marquent également cette année : une sortie au zoo pour toute l’école et son personnel, généreusement offerte par une marraine ; un projet artistique à l’initiative d’une jeune artiste et entrepreneur malgache (Kingdom Builders), ayant impliqué les enfants de l’école et destiné à embellir leur cadre de vie par la création d’une aire de jeu et d’espaces verts ; et bien sûr l’opération Blousons pour tous, sans compter la distribution de denrées alimentaires, et de produits de première nécessité, et divers repas festifs rassemblant également les familles et tout le personnel de La Maison d’Aïna.

2018

Cette année marque le départ d’une nouvelle ère pour La Maison d’Aïna. Les Statuts sont modifiés pour pouvoir intégrer les nouveaux textes élaborés. Le Règlement intérieur et la Charte d’éthique et de déontologie sont adoptés et signés par les membres adhérents. Une Charte commune définit, parallèlement, le fonctionnement des deux Conseils d’administration français et malgache afin de resserrer les liens des deux entités et de clarifier les champs d’action de chacun. LMA-Madagascar adopte les mêmes textes que LMA-France.

Au sein du CA français, une collégialité est instaurée au niveau des décisions qui sont toutes discutées et prises à la majorité des voix. Chaque membre est en binôme avec un autre sur ses fonctions. La transparence est la règle notamment vis-à-vis des membres.

A Madagascar, un nouveau CA élargi prend naissance lui aussi avec neuf membres, quatre au bureau et cinq conseillers.

Les réformes touchent tous les domaines : dialogue et collaboration entre les deux CA, prises de décisions communes, réduction des coûts de fonctionnement dans les deux pays et augmentation de 5 euros de la cotisation annuelle rendue obligatoire, rigueur au niveau de la gestion, traçabilité des dons, embauche d’un Cabinet comptable à Madagascar pour la supervision des comptes. Le parrainage est repensé et encadré et les dons en provenance des parrains / marraines sont distribués de façon plus équitable. Tous les enfants, parrainés ou non, sont pris en compte et aidés de la même façon. Les échanges avec les membres de l’association et notamment les parrains / marraines sont plus réguliers. L’enfant et son accompagnement sur le chemin de l’autonomie sont replacés au cœur même des problématiques de l’association. A Madagascar, enfin, du personnel administratif est embauché sur le site de l’école pour le contrôle de gestion, un audit pédagogique est réalisé, et les élèves de l’école sont recadrés.

Deux opérations viennent couronner l’année : l’opération “Blousons pour tous” destinée à acheter des blousons chauds à tous les enfants, et l’opération Noël visant à offrir une vraie fête de Noël aux enfants, aux familles et à tout le personnel de l’association avec la participation, pour la première fois, des parrains / marraines malgaches.

2017

Suite à un désaccord entre les deux directions de La Maison d’Aïna, France et Madagascar, lié à une divergence de points de vue sur le sens même et la conception du parrainage, démission du Conseil d’administration au mois d’octobre 2017 et élection d’un nouveau CA élargi à neuf membres (quatre membres du bureau et cinq conseillers).

Ce changement de CA, induit une restructuration en profondeur de l’association qui décide de s’inscrire dans la droite ligne des autres associations œuvrant dans le domaine de l’enfance défavorisée, en adoptant une Charte d’éthique et un Règlement intérieur dont la signature est rendue obligatoire pour tous ses membres.